Je m'avançais doucement, prudente ... Où étais-je tombé ? J'arrivais devant de grande grille de fer forgé, il y avait gravé: "Bienvenue à la Mad School".
Je m'avançais et rentrais dans l'immense bâtiment. Je tombais dans un gigantesque hall d'entrée.
Un peu étourdie je tombais par terre en me prenant dans le tapis et à cet instant une horde de personnes rentra dans ce magnifique hall, je me fis écraser plus d'une dizaine fois, il me semble. Puis j'entendis des cris de jeunes fille enragées.
J'essayai de me relever mais une personne me tendit la main, je me levai et avant que je puisse la remercier, elle fit demi tour en direction des cris.

Aujourd'hui était un encore un cycle de 24h comme tous les autres . De nouveaux élèves à torturer. Quelle belle journée. De plus, le directeur m'avait bien dit que je pouvais faire ce qu'il me plaisait. J'avais tellement hâte de voire les nouvelles têtes. D'après les statistiques que le conseil nous fournissait, il y aurait des "filles totalement folles, perdues et sans repères" qui arriveraient à la Mad'. Intéressant. Je me promenais actuellement dans le hall, attendant que les bœufs -car oui, les nouveaux étaient toujours tellement excités, qu'à peine la sonnerie entendue, fonçaient tête baissée dans les couloirs - entrent. Je posa à présent mon regard sur l'horloge qui me servait de montre - tiens, plus que quelques secondes. 4.3.2.1. Un bruit assourdissant se mit à retentir dans tout le périmètre, avant qu'une horde d'élèves enragés n'explosent les portes. Mon sourire de "bienvenue" prit place sur mes lèvres, et c'est avec une joie immense que je regarda ma première victime de l'année. Une petite tête blonde-châtain claire aux reflets roux était au sol, complètement ailleurs. L'euphorie de certains et la taille de l'école devaient certainement la rendre étourdie. Baah, je la comprenais, j'étais également passée par ce stade. Doucement, je m’avança vers elle et lui tendit la main. Encore flagada , elle m'attrapa le poignet et se laissa soulever. Je lui souris tandis que plusieurs hurlement se firent entendre. Bon, la petite frimousse attendra ; il faut que j'aille m'occuper des deux torturés. Demi-tour droite mon colonel, je fonça en direction des cris. Je vais aimer cette année, c'est presque une certitude.

J'étais tranquillement en train de lire mon livre tout en marchant, sans prêter attention au chahut et au vacarme ambiant. En temps normal, j'en aurai profité pour faire deux ou trois croche-pieds aux autres élèves et à donner de violents coups de coude à ceux qui faisaient exprès de me bousculer, mais depuis quelques jours, j'étais trop occupée à essayer d'aller à bout des milles trois cent pages- je devais rendre l'ouvrage à la bibliothèque aujourd'hui. Chaque page était mieux que la précédente. Et le héros, tellement génial. Quelle détermination, quelle fougue, quel courage, quelle classe... je me souviens avoir lu un manga où un des personnages secondaires était mon... le héros du livre que je tenais entre mes mains, mais c'était il y a longtemps, avant que je me réveille à la Mad School. Mais bon.
Quand j'arrivai à la bibliothèque - les portes étaient verrouillées - , je tombai sur un autre élève qui était adossé à un des piliers de pierre blanche. La classe absolue, selon mon humble avis. Son visage était caché par un masque vénitien. Je la connaissais.

"-Salut, Melody", je l'ai saluée en souriant.
Elle lisait un manga dont la couverture m'était familière.

- A quoi bon avoir une bibliothèque dans le lycée si elle est toujours fermée ? ai-je grommelé en laissant glisser mon sac au sol.
Avant de faire un quelconque remarque sur mon sale caractère, sachez que je m'étais levée du pied gauche, que je sortais d'une évaluation de mathématiques, qu'il m'en restait encore une en dessin et un exposé de musique. Que je n'avais pas préparé. Que je n'allais pas pouvoir préparer puisque cette fichue bibliothèque était fermée.
Une journée de m*rde, en somme. Ah, et n'oublions pas l'élève qui était censé ramener son...je veux dire, l'élève qui allait aujourd'hui rejoindre la Mad School. D'ailleurs, je me demandais toujours comment ça se fait que le dirlo' arrive à prévoir ça, mais tant pis, l'heure n'était pas à la réflexion. N'ayant rien d'autre à faire que d'attendre, je glissai la main dans mon sac à la recherche de mes écouteurs chéris. Ils étaient où ces débiles à la fin ?
...Noooon. Ne me dites pas que j'avais oublié mes écouteurs dans ma chambre ? ... Quelle idiote. J'ouvrai mon sac, en entier cette fois-ci, et j'y cherchai quelque chose pour... Ben, pour attendre que la gérante de la bibliothèque se ramène, tiens. Un paquet de mouchoirs, non merci, des cahiers, pas tellement, une paire de ciseaux, bien sûr... Ah, mais qu'ai-je vu ? Serait-ce le volume quatorze de Pandora Hearts ? Ah ouii, c'est vrai. Celui-là même que j'avais volé à la bibliothèque.
.... Vous n'avez rien entendu, d'accord ?
Donc, j'ouvrai mon cher manga en m'adossant au mur. J'en étais très précisément à la fin du premier retrace quand une voix me tira de mes pensées.
- Salut, Melody.
J'ai levé la tête pour apercevoir le visage de Shiro. Qui souriait. Elle aussi tenait un livre - un gros livre.
- Coucou, ai-je répondu en agitant de la main mon manga. Elle te dis rien cette tête blonde ? ♥

HRP ♥:

- Une tête blonde ?, je répète. Très drôle, Melo'.
- Très drôle ? Comment ça ?
- Ses cheveux sont châtains. Tu crois quand même pas qu...
- Il est blond cendré, elle me sort, catégorique.
- Châtain.
- Blond.
- Châtaiin !
- Bloooond !
- Châtaiiiiin !
- Blooooooooond !

Mon livre s'écrasa accidentellement sur son masque et son chapeau tomba par terre. Elle regarda son couvre-chef adoré pendant quelques secondes, puis enleva ses gants en me regardant, impassible.
- AÏÏÏE !
- Ça c'est pour mon chapeau, dit-elle en fixant la profonde entaille sur ma joue qu'elle venait de faire avec ses ongles. Et puis de toute façon Il est blond.
Elle souriait derrière son masque à présent.
Elle souriait toujours quand j'ai commencé à tirer sur ses cheveux. Elle me donnait des coups dans le ventre.
Quelques minutes plus tard, alors que la bagarre devenait de plus en plus violente - et bim dans sa face - et bruyante - "DE TOUTE FAÇON IL EST BLOOOOOND !" une voix nous fit sursauter.
- QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ BORDEL ?
L*p était là. Pile quand on commencait à s'amuser. On se sépara aussitôt.
Je fixai le pion dans les yeux en espérant lui faire comprendre que je lui souhaitais une mort précoce, lente et douloureuse. Que j'aimerais lui faire manger des piles. J'étais en train de prier pour que le lustre au plafond lui tombe dessus.
- Bah alors, vous avez perdu votre voix ? Comment ça va, les filles ?
Gros silence. Gros bl... le moment était mal choisi pour faire un calembour stupide. Pardon. Melo' était trop occupée à regarder si son précieux chapeau n'avait rien pour s'occuper du pion.
- Erf, fit le pion, combien de temps va-t-il falloir que j'attende avant de pouvoir avoir une explication ?
[possibilité de calembour stupide à cet endroit, poursuivez votre lecture.] Je voulais sortir à L*p un truc drôle, brillant, subtil, intelligent mais je n'étais capable que de penser: Allez pourrir en enfer. Allez pourrir en enfer. Allez pourrir en enfer. Allez pourrir en enfer. Allez pourrir en enfer.
- Allez pourrir en enfer, je dis tout haut sans y penser.
Et meeeeeerde.

Bon. Qu'elle dise que mon idole - mon Dieu, mon héros, mon modèle dans la vie. RIEN QUE CA. - soit châtain, passe encore. Tout le monde à le droit d'avoir besoin de lunettes. Qu'elle soit maladroite - ou susceptible, qui sait - au point de laisser tomber un livre, passe encore. Mais, toucher à mon chapeau sacré ?
... J'allais la tuer. J'allais la tuer. J'allais la tuer j'allais la tuer j'allais la tueeer.
Quelques minutes plus tard, à défaut de l'avoir tuée, on s'était déjà salement amochées - mutuellement qui plus est. Sans s'en rendre compte, on s'était déplacées vers le hall. Alors qu'elle s'apprêtait à me coller une énième baffe et moi un coup de genou supplémentaire dans le ventre, une voix nous coupa dans notre élan.
- QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ BORDEL ?
...Ô voie mélodieuse que celle de cette chère surveillante. Pff. Juste quand ça devenait marrant.
Je gommai de mon visage le sourire qui y flottait jusqu'alors pour récupérer mon chapeau. D'où l'avantage d'avoir un visage de gentille-petite-mignonne-pure-et-innocente-fillette. Quant à Shiro, elle fixait à présent la surveillante d'un regard noir.
- Bah alors, vous avez perdu votre voix ? Comment ça va, les filles ?
"Très bien et vous ? Vous devez sûrement avoir autre chose à faire que de stopper deux adorables-gentilles-petites-mignonnes-pures-et-innocentes-fillettes dans leur crêpage de chignon, non ?" ... Melo, ferme-là, ça vaudrait mieux pour tout le monde.
- Erf, fit le pion, combien de temps va-t-il falloir que j'attende avant de pouvoir avoir une explication ?
Je fixai mon chapeau d'un air absent en espérant que Shiro se débrouille avec L*ptok. C'était sans compter sur sa grande délicatesse, bien sûr.
- Allez pourrir en enfer, lâcha-t-elle finalement.
... Ne ris pas, Melody, ne ris pas. Pauvre Shiro, paix à ton âme ; sache que tu as été une amie aussi bien qu'une rivale très appréciée. Amen.
J'ai soudain remarqué une fille que je n'avais pas vue avant. Allongée au sol, elle semblait en proie à une grosse migraine. Ah, mais c'était elle la nouvelle ? Je voulais ab-so-lu-ment savoir qui c'était, et ce avant Shiro - question de principe peut être, ou juste histoire de la narguer. Submergée par la curiosité, je me suis éloignée avec ce que j'aurais appelé "discrétion" mais qui ne devait en être qu'un éloigné cousin - 'fin bref, on va pas ragoter sur la génétique et tout, non plus - pour me diriger vers la nouvelle. Elle était blonde, de taille moyenne, les yeux turquoise. J'ai passé dans ma tête la liste des blondes-moyennes-yeux-verts-bleus, pour finalement me dire que je ne connaissais pas le physique de tout le monde ici. Ça serait plus rapide de lui demander, une fois qu'elle aura repris ses esprits.
-Eh salut, ai-je lancé. Tu...euh, ça va bien ?
Question débile, bonjour. Oh, merde. L'attention de L*ptok et de Shiro était de nouveau focalisée vers nous - moi ? - et elles semblaient être sur le point de nous rejoindre.

M'étaler comme un sac à patate en plein milieu d'un hall dans un lieu inconnu et me faire ensuite écraser par tout le monde est digne de moi pensais-je.
Bref. Je n'ai même pas eu le temps de remercier celui qui m'avait aider à me relever.
Quel bande de pignouf quand même !! Ne pas faire attention à la jeune-fille-frêle-et-délicate que j'étais et me bousiller le dos ! En plus les cris continuaient puis un magistral :
"QU'EST CE QUE VOUS FOUTEZ BORDEL ?"
Me tira de mon état second. Plus un bruit, un silence tellement pesant que je n'osa pas bougé d'un pouce pour ne pas faire de bruit.
Puis j'entendis une réflexion totalement débile que j'en ris intérieurement :
"Allez en enfer."
Le ton était froid mais hésitant. La petite subtilité qui faisait de cette réplique à mes oreilles un doux plaisir car je savais que l'autre personne que j'avais entendue en premier allez lui faire rendre l'âme.-vous remarquerez ma sadicité-
Bref. Ne sachant pas quoi faire je ne bougeait pas, tellement pas qu'une des deux criarde de tout à l'heure m'approcha et me lança :
" Eh salut, tu... euh va bien ?"
Je lui lança un regard froid et lui lança :
"Bien sûr que je vais bien !! Cela ne se voit pas ?! -en effet, à force de tomber tout les jours, je n'avais plus de douleur particulière mais là on m'avait écraser mon dos se qui me mettait en rogne-
Où je suis d'abord ?
Et ensuite ne me dis jamais que je suis blonde : je suis rousse ! -beaucoup me disait que j'étais blonde mais étant rousse c'est un coup de pied dans la fac/visage qu'il se prenait directement-
Et qui es la charmante personne avec qui tu criais qui va se faire tuer par mon sauveur ? dis-je ironiquement.

Bref, je suis en rogne et pas grave si je me fait mal voir ! Moi j'en ai marre de mes journées catastrophiques, en plus je suis toujours pessimiste à cause de cela ! M'enfin, vu la tête que cette fille me tire ... J'espère ne pas trop l'avoir blessé et qu'elle ma pardonnera... En plus j'adore son haut-de-forme... Puis elle est plutôt belle... Ca se trouve elle est populaire ... Je vais me faire mal voir par les autres habitants de cet étrange endroit... Pis arrête de cupa', arrête de cupa' !!

Bon. Si elle pensait m'effrayer avec son regard noir, c'est qu'elle n'avait pas du voir le mien. L'aut' blondie de Melody perdit en une demi-seconde le sourire rayonnant qu'elle avait. Aha, je vois ! Elles devaient m'en vouloir d'avoir stoppé leur p'tite bagarre. Juste quand ça devenait intéressant, qui plus est. J'avoue avoir un penchant pour tout ce qui est de réduire le moral des élèves. Enfin bref.
« Allez pourrir en enfer. »
Mes yeux s'écarquillèrent - QUOI ? Moi, pourrir en enfer ? Cette fille ne savait pas à qui elle avait affaire, visiblement. Pourtant, ce n'était pas la première fois que je voyais ça tête de dégénérée. Shiro eut l’air satisfaite de sa petite réplique. Bah voyons. L’haut-de-forme vivant présent à ses côtés exposa la même expression. Puis, la blondinette eut l’air ennuyé et remarqua la p’tite nouvelle. Ahah, je voyais bien qu’elle était à fond d’ssus.
«Eh salut, tu… euh va bien ? »
La bleuette et moi-même regardâmes Melody – personnellement, je n’en retiendrai que cette approche pittoresque, qui m’avait fait pouffer de rire. Elle reçut en retour un iceberg venant des pupilles de la p’tite rousse :
« Bien sûr que je vais bien !! Cela ne se voit pas ?!- en effet, à force de tomber tout les jours, je n’avais plus de douleur particulière mais là on m’avait écraser mon dos se qui me mettait en rogne- Où suis-je d’abord ?
Et ensuite, ne me dis jamais que je suis blonde : je suis rousse !-beaucoup me disait que j’étais blonde mais étant rousse c’est un coup de pied dans la fac/visage qu’il se prenait directement-
Et qui est la charmante personne avec qui tu criais qui va se faire tuer par mon sauveur ?» L’ironie présente était palpable à des kilomètres. Oh, me voici donc « sauveur ». Pauvre petite fille, tu ne me connais pas. Willo’ (=Mr William) et moi-même sommes pareils : torturer les petits nouveaux, c’est notre plaisir. Laissant donc mes pensées de côté, je laissai mes lèvres s’étirer doucement. Puis, me plaçant devant Shiro, je déclare :
« Ecoute ma p’tite. Pourrir en enfer c’est déjà sur ma liste de priorités, t’vois ? J’suis sûre que j’ai même ma place d’avance. J’ai tellement fait de conneries que je n’peux qu’aller là-bas. Pareil, tu d’vrai prendre un peu plus de temps pour réfléchir à ta réplique. Ca s’apprend – pourtant, j’doute pas que t’sais clasher. Mais en face de moi, ‘faut balancer pour m’atteindre. S’non, c’n’est pas la peine d’ouvrir la bouche. Compris ? Quant à toi Melody, stoppe voir ta t’midité, ça sert à rien d’avoir peur des autres – sauf s’ils ont plus de répartie qu’toi. Bon, j’en ai ras l’ovaire droit d’vous faire la morale, j’suis là pour ça, mais ça m’crève. Je vais aller voir du côté d’la perm, donc si vous m’cherchez, hein. Oh, la nouvelle. Fildae Mely, c’est ça ? Bienvenue. Va donc voir à la cantine s’ils ont pas d’remèdes contre l’étourderie et la malchance. Okay ? Ahlalala, ‘faut toujours tout vous expliquer… Z’avez pas cours au fait ? Oh merde ! L’est d’jà 9h45, j’me tire ! Et si j’vous entends proférer des débilités de la taille du chapeau d’la blonde, j’vous jure que ça va mal se passer. Adios ! »
Tout en me retournant, je levai ma main gauche en signe de salut. Ce n’est pas tout ça, mais il faut que j’y aille, moi ! Direction la perm’.

Hors RP ☻ :

« Ecoute ma p’tite. Pourrir en enfer c’est déjà sur ma liste de priorités, t’vois ? J’suis sûre que j’ai même ma place d’avance. J’ai tellement fait de conneries que je n’peux qu’aller là-bas. Pareil, tu d’vrai prendre un peu plus de temps pour réfléchir à ta réplique. Ca s’apprend – pourtant, j’doute pas que t’sais clasher. Mais en face de moi, ‘faut balancer pour m’atteindre. S’non, c’n’est pas la peine d’ouvrir la bouche. Com...»
J'ai décroché ensuite. L*p avait beau être mon pion préféré, son blabla m'agaçait pas mal.
Au moins, l'autre cruche m'avait dit que je savais clasher. C'était déjà ça.
Un élève normal aurait arrêté ses conneries et aurait regardé la cruche avec respect, soummission et tout et tout. Mais je n'étais pas du tout une élève normale et je pouvais me permettre quelques conneries encore, de toute façon je serai punie pour m'être battue avec Miss Barbie Masquée.
Elle avait enfin fini sa tirade. Tant mieux. J'en pouvait plus. Elle s'en allait interrompre d'autres bonnes bagarres.
Je détachai la grosse barrette en forme d'étoile qui retenait mes cheveux. Elle était très fine. Un vrai shuriken. Je souriais comme une tarée.
L'étoile filante se planta dans le dos de L*p.
Oh. Quel dommage.
Pour une raison inconnue, ça ne lui plut pas du tout.
"UAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !" , j'ai gueulé en courant comme une tarée dans les couloirs. Pas le temps d'admirer la réaction de la nouvelle et de Melo. Je devais sauver ma peau.
Courir. Courir. Courir. Bousculer des élèves. Descendre des escaliers. Trébucher. Se retrouver nez à nez avec une grosse larve rouge de colère dont le dos pissait le sang.
C'était agité, aujourd'hui.

« Bien sûr que je vais bien !! Cela ne se voit pas ?! Où suis-je d’abord ? Et ensuite, ne me dis jamais que je suis blonde : je suis rousse ! Et qui est la charmante personne avec qui tu criais qui va se faire tuer par mon sauveur ?»

Non mais oh, pour qui elle se prend la blondi...erf, la rousse ? La prochaine fois je la laisserai se faire écraser par tout le monde, non mais.
... Bon, d'accord, en mon for intérieur, j'étais pliée de rire. On voyait bien qu'elle connaissait pas encore L*ptok, la nouvelle. "Mon sauveur" ? La bonne blague. Shiro," charmante personne" ? La bonne blague, bis. Mis à part si c'était charmant de se taper dessus pour une histoire de cheveux. C'était violent, délirant, très drôle. Mais pas charmant.
Alors que j'allais sortir une réplique improvisée - soit pas terrible - à la nouvelle, notre chère surveillante me coupa d'un coup pour s'adresser à "la charmante" Shiro.

« Ecoute ma p’tite. Pourrir en enfer c’est déjà sur ma liste de priorités, t’vois ? J’suis sûre que j’ai même ma place d’avance. J’ai tellement fait de conneries que je n’peux qu’aller là-bas. Pareil, tu d’vrai prendre un peu plus de temps pour réfléchir à ta réplique. Ca s’apprend – pourtant, j’doute pas que t’sais clasher. Mais en face de moi, ‘faut balancer pour m’atteindre. S’non, c’n’est pas la peine d’ouvrir la bouche. Compris ? Quant à toi Melody, stoppe voir ta t’midité, ça sert à rien d’avoir peur des autres – sauf s’ils ont plus de répartie qu’toi.

MA TIMIDITÉ ? Elle était sérieuse là ? Je suis pas timide je suis pas timide je suis pas ti...Raaah. Peut être un peu en fait mais quand même. La suite de son monologue n'atteignit même pas mes pauvres oreilles. Jusqu'à ce qu'une phrase retienne mon attention.
-... des débilités de la taille du chapeau d’la blonde, j’vous jure que ça va mal se passer. Adios ! »
MAIS MERDE QUOI. Pourquoi est-ce que le monde entier s'acharnait sur mon chapeau ce matin ?

Alors que je me préparais à m'éclipsez discrétos - j'en avait ma claque - je vis Shiro détacher sa barrette de ses cheveux. J'ai vu venir le truc et je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer. Shiro eut un sourire démentiel. Quelques secondes plus tard, la barrette se planta dans le dos de L*ptok. Aïe. Pauvre Shiro.
Alors que cette dernière se cassait en courant non sans gueuler ce qui devait être un cri de guerre, j'ai levé les yeux au ciel.

- Bienvenue à la Mad School, ai-je lâché avec une ironie non dissimulée à la nouvelle.

L*ptok avait disparu du hall. Sûrement pour trucider Shiro. Bon. Dire que les pions étaient censés emmener les nouveaux chez le directeur. J'aurais pu planter la nouvelle comme ça - j'en avais très envie, surtout - mais bon, à voir son expression - complétement paumée, c'était un bel euphémisme - ça serait revenu à la laisser moisir là jusqu'à ce que quelqu'un repasse. A savoir dans deux heures.
Bon.

- Le bureau du dirlo' est par là-bas, ai-je lancé.
Elle m'a regardée comme si elle comprenait pas pourquoi je lui disais ça.
Ben voyons. Comme si ça m'amusait de jouer les guides touristiques.

- Pour tes papiers, tes cours, ton emploi du temps et tout, tu vois ? ai-je ajouté.

Bon. Elle avait pas l'air de vouloir se lever. J'ai commencé à tourner les talons quand je me suis rappelée quelque chose. Mince, L*ptok avait sûrement du dire son nom, mais je l'écoutais plus à ce moment là.



- Ah, au fait ! Comment tu t'appelles sur Mad Stories ?

HRP:

ENFIN. J'allais pouvoir glander tranquillement en perm', sans que personne ne me dérange. Ahh, la flemme, y'a que ça de bon ! M’apprêtant à monter les escalier menant à ma chère salle, je m'aperçus avoir reçu quelque chose dans le dos, reconnaissant bien là la barrette shuriken de cette petite conne aux cheveux bleus. Me retournant avec lenteur, je posai mon regard infiniment noir sur cette petite chieuse :
"UAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"
Oh, elle fuit. Bien. Je décidai donc de lui courir après - trop, c'est trop ! Je suis une flemmarde, okay, mon dos pisse le sang mais la douleur n'est pas lancinante, okay, mais qu'elle me vrille les tympans... ! Puis ce shuriken est moche, je n'l'aime pas ; raison de plus pour la courser ! Bousculant des élèves, je suivais toujours cette folle. Pas de chance pour elle, elle venait de se croûter dans les escaliers. C'était fun, aujourd'hui.
"Bon, bon, bon. Une dernière volonté ? Ah, j'oubliais, avec moi, il n'y a pas de dernière volonté."
Sortant mon fouet enroulé et accroché à ma ceinture, je vis un petit sourire apparaître sur ses lèvres. Oh oui, elle savait très bien ce que je comptais lui faire. Fouettant ses jambes d'un coup rapide pour l'immobiliser temporairement, il ne me fallut que quelques secondes pour qu'elle soit totalement ficelée comme un saucisson. Soulevant mon paquet, un sourire sadique et tortionnaire aux lèvres, je l'embarquai avec moi, sous les regards effarés d'autres élèves :
"Voilà ce qui va se passer pour vous si vous m'faîtes chier, bande de merdeux. Tchao."
D'un coup, j'entendis l'autre mollusque proférer de jolies insultes à mon égard. Je lui administrai un coup de poing dans le ventre, puis le silence revint. Prochain objectif : trouver la tarée et son chapeau, puis emmener la p'tite nouvelle qui devait être pétrifiée par tant de conneries. Revenant donc sur mes pas, j'entendis cette blonde de Melody :
" Le bureau du dirlo' est par là-bas." Ooh, un guide touristique ! Elle pourrait peut-être faire mon boulot, erm... A méditer. L'aut' rousse ne bougeait pas d'un poil. Arf, quelle persuasion La-fan-des-Masques !
" Pour tes papiers, tes cours, ton emploi du temps et tout, tu vois ?"
C'était le bouquet. J'explosai littéralement de rire, faisant sursauter les deux filles. La baleine échouée sur ma divine épaule ne se réveillant toujours pas, je lui administrai une petite claque. Ah, du mouvement.
"Ah, au fait ! Comment tu t'appelles sur Mad Stories ?"
Sérieux, on n'm'écoute jamais. La prochaine fois, se sera un coup de fouet et des heures de/ non, juste du fouet.
"Elle s'appelle  Mely, tête de gland. Au fait, tu me suis, j'ai deux-trois trucs à régler ac' vous deux. Oh la rousse ! Tu go tout de suite chez le Grand Sage - le dirlo', plutôt, pis tu va faire la procédure habituelle. Bon les deux greluches, vous m'suivez ? Enfin, tu m'suis ? L'aut'  "Blanc" est coincée dans mon fouet, sans sa barrette shuriken pour se détacher. Merde, bougez-vous !"
Erf...

/o:

Je ne me souviens pas de tout, pendant que l'aut' blonde à chapeau me parlait, j'étais focalisée sur un mignon petit chat blanc. Moi focalisée voulait dire en définition que j'étais dans ma bulle, coupé du monde qui m'entourait.
J'avais quand même réussit à comprendre "Mad School", école de fou...
J'entendis le doux son d'un coup de fouet. Des cris, du bruit quoi. Puis le silence. Même la blonde touristique avait arrêté son monologue quej'avaispassuivi.
La chat parti, tournant à gauche d'un mur. Ne le voyant plus je sortis de ma bulle de rebelle et fis enfin attention à ce qui m'entourait.
"Elle s'appelle Mely, tête de gland. Au fait, tu me suis, j'ai deux-trois trucs à régler ac' vous deux. Oh la rousse ! Tu go tout de suite chez le Grand Sage - le dirlo', plutôt, pis tu va faire la procédure habituelle. Bon les deux greluches, vous m'suivez ? Enfin, tu m'suis ? L'aut' "Blanc" est coincée dans mon fouet, sans sa barrette shuriken pour se détacher. Merde, bougez-vous !"
Gné ? Je me leva, décidant de suivre ce L*ptok -j'avais entendu des élèves dire son nomlorsque qu'il administrai une claque à la lanceuse de "barrette suriken"- d'aller chez ce "Grand sage de dirlo".
L*ptok et moi partir direction le bureau du dirlo tandis que les deux autres greluches nous suivaient, je sentis leur peur de s'approcher de cette pièce...

Son fouet m'écorchait les côtes mais je rigolais comme une baleine. J'avais réussi à balancer ma barrette dans son dos à l'autre vautour. Du liquide rouge gouttait de l'entaille. Vu sa graisse elle avait pas dû avoir très mal mais osef. J'AVAIS BLESSÉ L*PTOK.
Mais il y avait des petits problèmes tout de même.
1) Son putain de fouet me serrait si fort que mes précieuses manches longues seraient bientôt tranchées, ce qui n'est pas très cool;
2) Le dirlo allait me tuer pour avoir osé blesser un de ses précieux caniches.

Mais:

1) Le père fouettard avait de bonnes chances de massacrer Melody et une petite chance d'user totalement son fouet avant que ce soit mon tour (on peut toujours rêver);
2) Non en fait y a pas de bons côtés à la situation. Je dis du caca.
- Pousse-toi, toi, fit le père fouettard.
L*p toqua sur la porte du dirlo avec ma tête. Je lui crachai sur la main et le fouet se resserra un peu plus. Ca allait encore - mes manches étaient toujours en place.

- Entrez, fit le Big Boss.

Pitié, non. On se croyait dans un RPG tellement c'était théâtral. On ne voyait pas sa tête, il nous tournait le dos. Regardant par la baie vitrée une bagarre qui se déroulait dix mètres plus bas, dans le jardin. En dégustant une tasse de thé. C'était pas lui qui nous aurait arrêté.

Ouais c'est ça, te retourne même pas, pignouf.